Introduction

Maintenant que vous connaissez les enjeux de l’oral et que vous vous êtes familiarisé.e.s avec sa partie présentation et sa partie analyse d’image, il s’agit d’apprendre à répondre aux questions du jury. 

Vous le savez, vous avez le lead pendant la présentation et l’analyse d’image, parce que c’est vous qui décidez de ce dont il est question. C’est moins évident pour la partie entretien, puisque le jury a la main sur les questions qu’il pose. Mais il y a beaucoup de questions qui peuvent être préparées en amont. Et le fait d’avoir prévu tout ce qui peut l’être vous donne un avantage majeur. Il vous achète de la tranquillité. C’est comme la conduite. Si vous savez bien instinctivement faire les pédales, vous serez moins paniqués par la signalisation.

On va donc voir ici comment bien se préparer pour anticiper et répondre aux questions du jury le plus efficacement possible. 

Rappelons-le avant de commencer, le but ultime de cet entretien est de rentrer dans une discussion avec le jury et non pas de se faire cuisiner par le jury. Ça veut dire qu’on va aussi essayer de vous apprendre à ne pas subir les questions, mais à guider votre jury vers vos terrains d’expertise et à anticiper ses attentes pour prendre le contrôle de votre entretien. 

Commencez par visionner cette vidéo pour vous familiariser avec quelques techniques pour maîtriser son entretien.

Module 1: Types de questions et comment les préparer

Une question qu’on a souvent au Repaire c’est “Quelles sont les questions posées par le jury à l’entretien de Sciences Po?” Et c’est une question importante, parce qu’il faut connaître les règles du jeu to play by the rules. 

Commencez par jeter un œil à cet article qui passe en revue beaucoup des questions possibles à l’entretien en fonction de votre candidature.

Pour résumer, selon nous, il y a quatre types de questions qui peuvent être posées par le jury :

Les questions sur vous

“Quel est votre projet professionnel ? Pour quelles raisons ?”, “Quel est votre film préféré ?”, “Pourquoi avez-vous décidé de mener X projet ? Qu’est-ce que cela vous a apporté ?”

Ce sont les questions les plus faciles parce que la base de réflexion, c’est vous.  Mais ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas y réfléchir attentivement ou ne pas les préparer parce que le jury va vous attendre au tournant. Pour préparer ces questions, commencez par reprendre les questions listées dans l’article et à réfléchir à des réponses intéressantes (AKA des réponses qui disent quelque chose de vous). Essayez d’être honnêtes, mais de vous éloigner du superficiel en creusant vos réponses pour permettre à votre jury d’en apprendre plus sur votre personnalité et votre motivation à chaque réponse. 

“Quel est votre projet professionnel ? Pour quelles raisons ?”, “Quel est votre film préféré ?”, “Pourquoi avez-vous décidé de mener X projet ? Qu’est-ce que cela vous a apporté ?”

Ce sont les questions les plus faciles parce que la base de réflexion, c’est vous.  Mais ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas y réfléchir attentivement ou ne pas les préparer parce que le jury va vous attendre au tournant. Pour préparer ces questions, commencez par reprendre les questions listées dans l’article et à réfléchir à des réponses intéressantes (AKA des réponses qui disent quelque chose de vous). Essayez d’être honnêtes, mais de vous éloigner du superficiel en creusant vos réponses pour permettre à votre jury d’en apprendre plus sur votre personnalité et votre motivation à chaque réponse. 

Les questions sur Sciences Po/les questions de motivation

“Pourquoi Sciences Po?”, “En quelle année a été fondée Sciences Po?” “Dans quelle associations voulez-vous vous engager ?” “Quelle majeure pensez-vous choisir?” 

Le but de ces questions est vraiment d’évaluer votre motivation pour Sciences Po, soit en vous demandant de parler de votre projet pour l’école directement, soit en faisant appel à vos connaissances pour savoir si vous avez fait votre travail de recherche. La meilleure façon de se préparer à ces questions, on le dit et on le répète, c’est d’éplucher le site de Sciences Po, de se renseigner sur son histoire, ses programmes… Aller à quelques conférences ou vous rendre aux journées portes ouvertes si vous en avez l’occasion ne peut pas faire de mal non plus.

Les questions de réflexion/de connaissances/de fond

“Parlez-moi de la guerre en Ukraine.”, “Que pensez-vous de la révocation de Roe v. Wade aux Etats-Unis?”, “Quelle est votre opinion sur les nouvelles routes de la soie chinoises ?”

Ces questions sont moins prévisibles que les questions portant sur vous ou sur Sciences Po. Mais dans la plupart des cas (pas tout le temps), elles sont plus ou moins connexes à vos sujets d’expertise ou elles sont des questions fondamentales sur l’actualité du moment/d’il y a quelques mois. C’est assez rare que le jury vous sorte une question très niche et complètement déconnectée de ce dont vous avez parlé avant : “Qui est le président du Nigéria?”. Il peut par contre s’agir de questions assez sèches: “Qui est l’ambassadeur d’Australie en France ?” si vous habitez à Sydney, ou de questions qui amènent à plus de réflexion et de développement : “Selon vous, quel est le rôle d’un ambassadeur ?” si vous avez indiqué vous intéresser à la diplomatie. Pour bien préparer ces questions, il faut donc bien suivre la presse et acquérir des connaissances de fond sur vos sujets d’expertise et sur les grands sujets du moment (non, on ne vous pardonnera pas de ne pas savoir ce qu’est la COVID-19, désolé.e.s). 

Les questions “out of the blue”

“Combien pèse un BOEING?”, “Sel ou poivre?”, “Surprenez-nous”

Le but principal de ces questions, ce n’est pas vraiment d’évaluer vos connaissances (on imagine bien que vous ne savez pas combien pèse un BOEING), mais plutôt votre manière de répondre. En d’autres termes, l’idée, c’est de poser des questions dont on sait que vous n’avez pas la réponse pour tester votre réaction et la manière dont vous vous en sortez. Il peut s’agir de questions absurdes, ou bien simplement de questions de connaissances dont vous n’êtes pas censé.e.s avoir la réponse (vous habitez à Nantes et le jury vous demande le nom du maire de Mont-de-Marsan, un illustre inconnu pour la plupart des français). Alors, rassurez-vous quand même, ces questions restent très marginales et sont loin d’être posées à tous les entretiens. La meilleure manière de préparer ces questions, ce n’est bien évidemment pas de les lister (puisqu’elles sont imprévisibles) mais de réfléchir à de potentielles réactions en fonction de votre personnalité. Est-ce que vous êtes plutôt du genre analytique et mesuré : “Sel ou poivre. Plutôt sel ET poivre, l’un ne va pas sans l’autre.” Ou du genre provocateur : “Un boeing? Avec ou sans passagers ?” Il n’y a pas de mauvaise réponse, tant que vous restez poli.e.s et mesuré.e.s, mais votre réponse doit être cohérente avec le candidat que vous êtes. 

Module 2: L’entonnoir ou la hiérarchisation en fonction de vos domaines d’expertise

Il est bien évident que la même précision n’est pas attendue en fonction du type de question posée. Autant le jury vous pardonnera de ne pas savoir combien pèse un BOEING ou qui est le président du Nigéria si ce ne sont pas vos domaines d’expertise, autant il attendra une grande précision quand il s’agit de vos sujets fétiches ou de votre motivation. Ne vous inquiétez donc pas trop pour les questions difficilement prévisibles, elles ne seront pas la majorité de votre entretien et le jury vous pardonnera de ne pas savoir pourvu que vous lui donniez une réponse intelligente. 

Pour bien préparer votre entretien, il s’agit donc :

  • De blinder vos domaines d’expertise. Vraiment.
  • De ne pas manquer de grands sujets d’actualité ou de culture générale.
  • De connaître Sciences Po sur le bout des doigts. 
  • D’identifier vos angles morts dans les trois domaines précédents, vos faiblesses, et de travailler dessus. 

Module 3: Travailler ses angles morts

Il n’existe pas de profil parfait, de dossier parfait. Chacun.e a ses points faibles. Et, chacun.e de notre côté, on en vient à croire qu’on ne voit que ça, qu’ils prennent toute la place et sont rédhibitoires.  

On vous le dit tout de suite : ce n’est pas vrai. D’abord, parce que tout le monde en a. Ensuite, parce que rien n’est rédhibitoire. L’essentiel, c’est de savoir désamorcer les points faibles de son dossier. 

L’idée : anticiper tous les points sur lesquels le jury pourrait vous prendre en défaut et avoir déterminée la parade à l’avance… de manière à ne pas se laisser déstabiliser par quelque chose qui était prévisible !

Comment ?

On vous propose de suivre une méthode en 3 étapes.

 

  1. Identifier les angles morts, les points faibles, les potentielles questions du jury grâce à un examen rigoureux et sans concession du dossier et de la présentation orale (5 minutes pour nous parler de vous). Si possible, on demande l’aide de quelqu’un de franc (proche, ancien) qui pourra pointer ouvertement les faiblesses.
  2. Comprendre. Pourquoi ces faiblesses ? Quelle est l’explication ? Est-ce objectif ou subjectif ? Comment l’expliciter ? Est-il possible de les tourner à votre avantage ou faut-il plutôt faire du “damage control”, faire preuve d’humilité et reconnaître ses manquements ?
  3. Déterminer la meilleure réponse à apporter. Comment vous êtes-vous déjà corrigés ? Qu’allez-vous faire à l’avenir pour corriger ça ? Avez-vous pris conscience de vos lacunes ? 

Et si possible, essayer d’anticiper les questions du jury en lui donnant une réponse valorisante avant même qu’il ait le temps de demander ! 

Le bonus, c’est quand vous arrivez à retourner la situation. En affrontant vos faiblesses, vous montrez une véritable maturité, une intelligence qui va compter plus pour le jury que vos défauts. Évidemment, il ne faut pas que cela sonne faux. Quand on a 4 de moyenne en maths, il faut reconnaître qu’il y a un problème, sinon, c’est de l’aveuglement.

Quels sont les angles morts possibles ? 

  • résultats scolaires faibles 
  • absence d’expérience internationale
  • absence de stages
  • absence d’expériences extra-scolaires type musique, sport, engagement associatif
  • mauvaise maîtrise des langues
  • absence de projet professionnel 
  • non-maîtrise des codes sociaux, de la culture générale en raison de son origine
  • absence de connaissance du secteur professionnel visé

 

Prenons un exemple en appliquant la méthode :

  1. Identifier
  2. Comprendre
  3. Préparer la réponse

 

  1. Identifier : vous avez constaté que la faiblesse de votre dossier, c’était de mauvais résultats scolaires.
  2. Comprendre : après une réflexion sur vous-même, vous réalisez que les cours vous ont toujours paru trop théoriques, pas assez pratiques. Vous êtes passionné par l’actualité, la politique, mais vous n’avez pas trouvé la place pour exprimer cela au lycée. Les cours magistraux vous ennuient, vous n’avez pas réussi à vous investir, mais à Sciences Po cela va être différent car vous allez enfin étudier les matières qui vous passionnent.
  3. Préparer la réponse : Vous êtes conscient.e que c’est une lacune de votre part, que vous n’avez pas compris qu’on ne pouvait pas juste travailler de son côté et qu’il y avait des apprentissages importants à faire en cours. Vous avez d’ailleurs déjà commencé à vous corriger. Fort de ce constat, vous avez un désir renouvelé de vous impliquer à Sciences Po, une école que vous avez choisie, où l’on dispense les disciplines qui vous animent. À la fois par envie et par maturité, vous ne commettrez pas les mêmes erreurs et saurez vous mettre au travail.

Module 4: Guider votre jury et lui donner ce qu’il attend : la valeur ajoutée et les perches

Maintenant que vous avez identifié les différents types de questions et comment y répondre, il s’agit d’y répondre bien. Selon nous au Repaire, la différence entre une très bonne réponse (une réponse préparée et intelligente) et une excellente réponse, c’est votre capacité à intégrer de la valeur ajoutée, AKA  donner au jury ce qu’il attend avant même qu’il le demande. Les questions étant en général assez larges (vous pouvez y répondre de plusieurs façons), c’est à vous d’en prendre le meilleur parti pour démontrer au jury que vous possédez toutes les qualités pour intégrer Sciences Po. 

Mais alors, que veut réellement le jury ? Well, le but de l’entretien est de démontrer au jury trois grandes qualités qui feront de vous un élève solide à Sciences Po a) votre esprit d’analyse b) votre esprit de synthèse c) votre motivation. Pour démontrer ces trois points, il vous faut des connaissances bien évidemment, mais elles sont ou outil, un accessoire dans cet oral, vous l’aurez compris. 

Alors, pour démontrer ces trois qualités à la fois, on a quelques conseils au Repaire: 

 

  1. Utiliser la formule magique du Repaire: Argument, exemple, lien avec Sciences Po pour les questions de motivation ET les questions de fond/de réflexion. Par exemple à la question “Que pensez-vous des inégalités sociales dans notre pays?”, il est toujours intéressant, après votre réponse analytique, de faire un lien vers Sciences Po de type: “C’est un sujet qui me tient très à cœur et qui m’amène aussi à postuler à Sciences Po aujourd’hui. En effet, avec son programme pionnier des Conventions Éducation Prioritaire, Sciences Po favorise depuis près de 20 ans l’éducation et l’insertion professionnelle des étudiants de milieux sociaux défavorisés. Je pense que c’est une vraie richesse pour l’école et c’est dans un environnement de ce type que je me vois évoluer.” 
  2. Le plus possible, inclure des connaissances de presse, des éléments de motivation et des connaissances sur Sciences Po pour chaque réponse pour montrer que vous maitrisez les trois. Par exemple, si on vous pose une question sur votre intérêt pour le campus du Havre et la région Asie, une bonne réponse liant les trois éléments pourrait être : “L’Asie est une région qui me fascine par la diversité de ses cultures, de ses modèles politiques et de ses économies. Au lycée, j’ai fait du bénévolat dans une crèche franco-asiatique de Dijon  où j’ai pu constater l’ouverture intellectuelle et la tolérance dans lesquelles évoluent les enfants binationaux (élément de motivation, une de votre expérience). De plus, je suis convaincu.e que l’Asie est désormais au centre des relations diplomatiques mondiales. Avec la montée en puissance de la Chine, et ses ambitions territoriales de plus en plus expansionnistes, on l’aura constaté avec le regain de tensions entre Pékin et Taipei suivant la visite de la présidente de la Chambre des Représentants américaine Nancy Pelosi à Taïwan, je pense qu’il est important de bien comprendre l’Asie pour maîtriser les enjeux géopolitiques de demain (connaissances de presse récente). Enfin, avec ses 65% d’étudiants internationaux, je suis sûr.e que le campus du Havre sera l’environnement idéal pour développer ma soif d’échanges et de débats d’idées avec des étudiants aux parcours et à l’éducation variés (connaissance sur Sciences Po). 
  3. Ne pas hésiter à tendre des perches pour guider le jury vers des questions portant sur vos sujets d’expertise. Par exemple, si vous êtes un expert de Gandhi et du mouvement indépendantiste en Inde, vous pouvez répondre à des questions de type “Qui est votre personnalité politique préférée ?” ou bien “Quel est le dernier livre que vous ayez lu?” ou “Quel est le dernier film que vous ayez vu?” de manière à amener Gandhi dans la conversation. Vous pouvez même conclure une question portant sur la Seconde Guerre Mondiale par une réflexion sur le pacifisme (dont Gandhi est une figure majeure) et le slogan “Plutôt Hitler que la guerre” impliquant une acceptation du génocide et de la barbarie. Rien n’empêchera au jury de saisir votre ouverture pour vous poser une question plus précise sur le sujet. 

 

Module 5: Pour vous faciliter la vie : structures de réponse

Sans être trop rigide, il peut être une bonne idée de penser à des structures de réponse pour chaque type de question. Cette technique présente deux avantages majeurs 1) elle vous permet de toujours paraître structuré.e.s et organisé.e.s dans vos réponses, 2) elle vous permet de vous concentrer sur le fond de votre réponse en aillant déjà une forme préétablie. Et ça, quand vous avez 10 secondes pour réfléchir à une réponse super large de type “Parlez-nous du populisme en Europe”, c’est un bel avantage.

Exercice 1: “Pour ou contre le passeport vaccinal ?” 

Proposition de structure de réponse :

    • Introduction/rappel des faits: Le passeport vaccinal est une mesure qui a été adoptée par plusieurs pays tels que la France et le Canada pour lutter contre la pandémie de COVID-19 et selon laquelle les citoyens non vaccinés contre la COVID-19 sont plus restreints dans les mouvements et les activités qu’ils leur sont possibles de pratiquer. Cette mesure a fait largement débat en raison du fait qu’elle peut sembler s’opposer au principe démocratique de “l’égalité des droits” selon laquelle tous les citoyens, indépendamment de leur milieu social, de leur religion ou de tout autre facteur, sont égaux devant la loi et ne disposent pas de privilèges. 
  • Avis A – arguments, exemple: Les détracteurs du passeport vaccinal – Une mesure liberticide qui risque de s’inscrire dans la durée “dictature sanitaire” (en lire plus ici)- Discrimination alors même qu’il n’y a pas d’obligation vaccinale – Exemple: “les convois de la liberté”
  • Avis B – arguments, exemple: Les défenseurs du passeport vaccinal – Le gouvernement doit être autorisé à prendre des mesures restreignant les libertés si c’est dans l’intérêt de la santé publique et du bien commun – le passeport vaccinal pour lutter contre un nivellement des libertés par le bas et permettre une relance économique (en lire plus ici)
  • Conclusion – avis personnel + lien vers un autre sujet : Après m’être renseigné.e sur ces deux perspectives, je peux me dire plutôt en faveur du passeport vaccinal si celui-ci reste une mesure d’exception et de court terme. Je pense que le passeport vaccinal est nécessaire pour sauver des vies et juste temps que l’épidémie n’est pas sous contrôle. La question de l’intervention de l’État dans le cadre des questions de santé publique n’est pas nouvelle. Lors de la pandémie du SIDA dans les années 1980 par exemple, des mouvements tels que ACT UP ont à l’inverse accusé les gouvernements des démocraties occidentales d’inaction face à une situation d’urgence. 

 

Selon nous, c’est une bonne structure de réponse parce qu’elle démontre que vous raisonnez comme un Sciences Piste: 1) Vous vous informez sur les faits 2) Vous recherchez dans différents médias les arguments des deux camps et essayez de les comprendre 3) Finalement, vous prenez position. En plus, si vous avez besoin d’un peu de temps pour vous rappeler des arguments pour et contre, l’introduction plus factuelle vous laissera le temps de réfléchir.

Exercice 2: “Parlez nous de la guerre en Ukraine”

Proposition de structure de réponse :

 

Introduction/rappel des faits : Le président russe Vladimir Poutine a toujours eu comme ambition de reformer l’unité territoriale de la Russie d’avant la chute de l’URSS. L’Ukraine, qui a acquis son indépendance en 1991 est un territoire dont l’histoire et la culture sont très proches de celles de la Russie et donc l’indépendance a souvent été contestée par le président russe. Sous la présidence de Volodymyr Zelensky, l’Ukraine se rapproche de l’UE et de l’OTAN, ce qui inquiète le dirigeant russe. En avril 2021, des troupes russes commencent à s’amasser aux frontières et des tirs séparatistes se multiplient dans la région pro-Russe du Donbass. Le 24 février 2022, après avoir reconnu la Russie reconnaît l’indépendance de Donetsk et de Louhansk, la Russie entre officiellement en guerre avec l’Ukraine, déclenchant de vives sanctions de la part de l’Union Européenne. (en lire plus ici)

Enjeu 1 – Arguments, exemple: Le “retour de la guerre en Europe” et l’échec des organisations internationales (OTAN, UE) à maintenir la paix – Exemple: la volonté de l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN comme une des causes de la guerre et la question de l’article 5 (en lire plus ici)

Enjeu 2 – Arguments, exemple: La dépendance de l’Europe au gaz russe – Exemple: l’Allemagne et Nord Stream 2 (Coucou campus de Nancy)

(Enjeu 3 – Arguments, exemple): Les ambitions impérialistes en Russie et ailleurs – Exemple: les tensions entre Chine et Taïwan ravivées par la guerre en Ukraine? (coucou campus du Havre)

Conclusion – Opinion personnelle ou lien vers un autre sujet d’actualité: Je pense donc que la guerre en Ukraine est un tournant majeur dans les dynamiques géopolitiques du 21ème siècle, car elle questionne à la fois le pouvoir des organisations européennes et internationales à maintenir une forme de paix dans le monde, la dépendance énergétique des puissances européennes dans un contexte de transition écologique, et de manière plus large les ambitions expansionnistes des grandes puissances en Europe, mais aussi en Asie. Même si son ampleur est cette fois bien différente, la guerre en Ukraine n’est pas une instance isolée. On peut se rappeler par exemple de l’invasion de la Crimée par la Russie en 2014 qui, bien qu’elle ait été largement oubliée du grand public aujourd’hui, avait déjà suscité de vives tensions en Europe à l’époque. 

 

L’avantage de cette approche selon nous, c’est que, là encore, elle démontre votre capacité d’analyse. Au lieu de vous limiter simplement aux faits (introduction), vous déroulez un raisonnement analytique selon votre sensibilité sur la question (il y a plein d’enjeux que vous pouvez décider d’utiliser). Le but ici n’est pas d’être exhaustif (la question est bien trop large pour ça), mais de montrer que vous savez réfléchir de manière organisée et (pourquoi pas) amener le jury sur vos terrains d’expertise et vos intérêts. 

FAQ

  • Comment gagner du temps et prendre le temps de réfléchir ?

On l’a déjà abordé partiellement, avoir des structures en tête reste toujours une bonne technique! Sinon, n’ayez pas peur de prendre quelques secondes avant de répondre à la question pour structurer vos idées. Si la question n’est pas claire ou que vous n’êtes pas sûr.e.s de l’avoir vraiment comprise, n’hésitez pas à demander au jury de répéter ou bien à reformuler la question vous-mêmes pour vous assurer qu’il n’y a pas d’erreur. 

 

  • Que faire si je ne sais pas répondre à une question ?  

Alors, on a envie de dire, ça dépend de la question. Il y a des questions “sèches” de type, “Quelle est la date d’indépendance de la Birmanie?” Là, si vous ne savez pas (c’est 1948), ça ne sert à rien d’essayer d’inventer et il vaut mieux avouer que vous n’en avez aucune idée. Si vous avez quelques éléments de contexte, même si vous ne connaissez pas la date exacte, ça peut être bien de les placer pour montrer que vous n’êtes pas totalement ignorant.e.s sur la question. Ensuite, il y a les questions plus ouvertes de type “Parlez-nous du droit à l’avortement aux Etats-Unis.” Là, même si vous n’êtes pas un expert sur le sujet mais que vous avez quelques connaissances, c’est bien d’essayer de faire une amorce d’analyse, quitte à ouvrir de manière adroite (par des comparaisons par exemple) sur le droit à l’avortement en France si vous êtes plus à l’aise avec le sujet.