Introduction
Allez, on allège un peu le programme, on va parler d’anglais.
Let’s talk english. Ceux qui visent Reims, Le Havre et autres English Tracks, si vous êtes natives, vous pouvez passer à la suite. Tous les autres ouvrez grandes vos feuilles de chou !
L’anglais est une dimension importante à Sciences Po. Ce qui nous fait dire ça est un indicateur simple : vous devez avoir C1 en anglais pour obtenir votre diplôme. C1 complété, ça commence à être bien, en termes de niveau d’anglais, donc, in other words, Sciences Po ne diplôme pas des gens qui ne savent pas parler anglais. Premier indicateur.
Mais il n’y a pas que ça, si vous regardez un peu, vous rendrez compte que l’anglais est partout à Sciences Po : il y a l’importance du campus de Reims, il y a les English Tracks qui se développent à gauche à droite, il y a le nombre de cours en anglais qui grimpe, la place importante qu’on donne aux étudiants étrangers (qui évidemment viennent pas faire des cours en Swahili, c’est en anglais que ça se passe), bref, ça c’est pour le décor global : l’anglais est important à Sciences Po. En même temps, rien de plus logique: l’anglais est la langue des relations internationales, et Sciences Po est une école qui mise beaucoup sur son ouverture à l’étranger. CQFD.
(Ne commencez pas à flipper si vous vous sentez pas au niveau, c’est pas grave, et surtout pas irrémédiable. Mais si vous êtes vraiment un quiche en anglais, il va falloir bosser un peu).
Les 3 questions que l’on nous pose souvent (ou que vous vous posez et auxquelles on va essayer de répondre).
Quel niveau d’anglais pour être admis.e à Sciences Po ?
D’abord, la question du niveau de langue demandé. Alors là, les amis, c’est à la carte, tutti frutti, chaque campus demande son niveau, et ils sont très différents, et c’est normal. Vous vous doutez bien que Reims Amérique du Nord, où les cours seront en anglais, on vous demande pas le même niveau qu’à Dijon, où vous serez occupé à apprendre le russe ou le polonais. On vous met le lien en dessous avec les exigences de chaque campus.
Comment est-ce que c’est mesuré? A l’ancienne, avec les bons vieux tests officiels. Et il y a le choix : TOEFL, IELTS, TOEIC, Cambridge Certificate, il y a à boire et à manger pour tout le monde. Pour les campus qui demandent un niveau d’anglais, il faudra que vous puissiez justifier du niveau demandé avant l’inscription, donc, en fin d’année. Et ça, c’est une bonne nouvelle. La mauvaise, c’est qu’il faudra, pour un certain nombre d’entre vous, de travailler votre TOEFL ou IELTS en parallèle de la prep et de la terminale qui vous donne déjà pas mal de travail.
Y a-t-il de l’anglais à l’oral ?
Au-delà du test de langue qu’il faut faire en fin d’année, est-ce que l’anglais joue un rôle dans l’admission, et en particulier à l’oral ?To put it simply, est-ce qu’ils posent des questions en anglais à l’oral (hors Reims, Havre, English tracks etc, qui eux sont évidemment, pour bonne partie, voire entièrement, en anglais). La seule réponse qu’on peut vous faire c’est : le jury est souverain en son royaume. Si ça les prend, ils peuvent. Ca n’arrive pas à tout le monde, mais ça arrive bien régulièrement. Maintenant, encore une fois, commencez pas à baliser, ils ne vont pas se priver d’un bon élément simplement parce que vous faites 2-3 fautes en anglais. Mais il vaut mieux le savoir avant, et prévoir un peu le coup. Normalement, les exigences à l’entrée à l’Université sont celles du bac: niveau B2. Donc si vous avez un peu écouté en anglais durant votre lycée, vous devriez vous en sortir sans trop de dégâts.
Comment se préparer pour l’anglais ?
Pour nous, il y a deux axes de travail. 1, préparer le test. 2, travailler votre niveau global. Pourquoi on sépare les deux ? Bien sûr que votre niveau global d’anglais va vous faire progresser pour le test, mais c’est juste que ces tests, TOEFL, IELTS etc, ils ont la fâcheuse tendance d’être un peu, alambiqué, avec des épreuves qui ne colle pas 100% à ce qui se fait dans le monde réel. Il y a donc des codes à acquérir si vous ne voulez pas vous faire surprendre.
Nous on vous conseille très vivement (#euphémisme) de vous pencher sur les épreuves de TOEFL, IELTS ou celui que vous passerez pour ne pas faire découvrir le jour j et faire une sortie de piste malgré un niveau d’anglais honorable. Pour faire ça, vous avez votre lycée qui vous aide, parfois même vous prépare, vous avez votre prof d’anglais, qui dans la plupart des cas, vous passera un coup de main et vous orientera, et puis vous avez tout un tas d’entraînement en ligne divers et variés, bref, ne laissez pas ça au hasard. Si vous voulez, vous pouvez vous préparer avec nous, contactez-nous.
On rentre pas plus que ça dans le sujet, pour une raison simple : il y a différents niveaux demandés selon les campus, vos niveaux à vous sont pas du tout les mêmes, et les tests pour mesurer tout ça sont différents aussi. Donc, on va se noyer si on rentre là dedans, la seule chose qu’on peut vous dire c’est :
Niveau tests d’anglais, ne vous mettez pas la rate au court bouillon. Prenez la question au sérieux, mais n’y passez pas 30 ans. Sauf exception où il faudra faire un effort, vous avez, peu ou prou, le niveau pour avoir votre 90 ou 100 de TOEFL.
Le niveau d’anglais demandé selon les campus (site de Sciences Po)
Module 1: Comment améliorer son niveau d’anglais global
Comment améliorer son niveau général d’anglais quand on se prépare à Sciences Po ? Les conseils qu’on va vous donner sont vrais, à priori pour tout le monde, mais sont surtout à prendre compte pour ceux d’entre vous qui visent les programmes en anglais, i.e. Reims, Le Havre, les English Tracks, et évidemment, qui ne sont pas des natives ou quasi natives qui ont 5 ou 6 ans de pays anglophone dans les pattes. Pour ceux qui vont passer en anglais, ne négligez pas l’amélioration de votre niveau. Et pour ça, on vous propose les axes de travail suivants :
La VO et les sous-titres
Regarder des trucs doublés en français, au XXIè siècle, c’est au mieux de la paresse, au pire du foutage de gueule. Donc, interdiction absolue de regarder des films ou des séries qui ne sont pas en version originale. A l’âge des plateformes en tout genre et de Youtube, où il est tellement facile d’avoir accès à des contenus de qualité en VO, c’est de la confiture donnée aux cochons si vous n’en profitez pas. (Désolé de vous traiter de cochon, no offense, j’adore les cochons au demeurant, puisque je n’en mange pas, et c’est très intelligent un cochon en fait, plus qu’un chien). Voilà, ça c’est fait. On est un peu virulent sur la question, mais crotte de zut de flûte à la fin.
Deuxième chose sur cette question: on vous conseille, assez méchamment, de passer aux sous-titres en anglais. Dès maintenant. On sait que pour certains d’entre vous ça picotera un peu au début, mais c’est pas grave. Quand vous avez des sous-titres en français, les mots que vous ne connaissez pas, vous les entendez peu. Il vaut mieux comprendre moins, mais voir le truc que vous ne comprenez pas, sous vos yeux, écrit, et pouvoir éventuellement le checker, et à terme, l’apprendre. Un exemple qui m’est venu comme ça, Pulp fiction, me demandez pas pourquoi.
Il y a cette scène ou Travolta dit : “You know what they call a quarter pounder with cheese in France ?” “They don’t call it a quarter pounder ?” “they got the metric system, they wouldn’t know what the fuck a quarter pounder is.
They got the metric system, they wouldn’t know what the fuck a quarter pounder is.” Il y a des références, il y a des noms, un certain nombre d’entre vous, avec des sous-titres français, eh, vous comprenez de quoi il s’agit, peut être même que vous avez relevé metric system, c’est le système métrique, mais quarter pounder, s’il est pas écrit, vous l’avez limite même pas identifié en tant que tel.
Alors qu’avec sous-titre anglais, le quarter pounder, vous le voyez passer. Et vous vous dites peut-être, ah mais en fait c’est quarter, pounder, un quart, de pound, Aaah, en fait le burger il s’appelle comme le poids du steak ! Ou alors vous ne voyez pas, mais vous checkez en 3 secondes, et vous comprenez tout d’un coup la saveur de ce dialogue mythique du cinéma. On parle quand même de la palme d’or 1994, qui en contient une palanquée, de dialogues mythiques (juste pour le plaisir, allez regarder la tirade de Samuel L.Jackson)
Bref. Les sous-titres en anglais, à notre avis, c’est votre premier pas. Et il est tellement facile à faire.
Lisez la presse en anglais, écoutez la radio en anglais, regardez des émissions en anglais
On vous demande pas de faire 1h de New York Times par jour. Juste, quand vous travaillez votre actualité, prenez l’habitude de lire, écouter et regarder des médias anglophones une fois de temps en temps. NYT, BBC, c’est parfait.
Certes, c’est un peu plus difficile que de lire en anglais qu’en français. Mais l’avantage, c’est que vous faites d’une pierre deux coups, vous faites de l’actu et de l’anglais en même temps, youhou. Et avantage non négligeable, ça vous donnera une autre perspective que les médias français sur les choses, ça vous élargira votre vision. Mais vous vous y ferez très vite, et surtout, vous y gagnerez beaucoup. La langue journalistique est assez différente, et parfois un peu déconcertante au début, mais vous vous y ferez.
Donc, deuxième pas, frottez-vous aux médias anglophones. Régulièrement.
Faites-vous plaisir
Pour améliorer votre anglais, plaisir. Lire le NYT, c’est pas marrant. C’est intéressant, mais c’est pas marrant. Nous, on vous conseille des formats un peu ludiques, qui vous feront bosser, votre anglais, votre actu, et en plus, seront marrants. Exemple : The Daily show avec Trevor Noah, qui est l’émission qui a inspiré Quotidien. Eux ils font ça depuis 20 ans. Autre exemple, que moi je trouve moins marrant, mais qui est plus complet d’un point de vue politique : Last week tonight, avec John Oliver, qui derrière le côté rigolard, propose un vrai travail de réflexion derrière. On vous conseille davantage ces deux-là que Jimmy Kimmel ou The Ellen show, qui sont beaucoup plus axé sur les personnalités du showbiz. Donc, moins exploitables dans une logique de Sciences Po.
Mais en vrai, regardez vraiment les choses qui vous plaisent, quelles qu’elles soient. Youtube est une source inépuisable de merveilles, on en a parlé, regardez ce qui vous parle vraiment. Dernièrement par exemple, je me suis penché sur l’écrivain James Baldwin, et la question des droits civiques / du racisme aux Etats-unis. Les interviews de James Baldwin, on en trouve sur Youtube, ça vous en met plein la figure à chaque fois, il a une éloquence, et une profondeur qui me scotche à chaque fois. Donc pour moi qui m’intéresse au sujet, vous ça sera autre chose, c’est une excellente manière de lier l’utile à l’agréable, de renforcer mon anglais, tout en regardant un sujet que je pourrais réexploiter devant le jury (les race relations aux Etats-Unis, bonjour), et en plus, je prends du plaisir à regarder ça.
Ajoutons une dernière chose. Il n’y a pas forcément que les choses “sérieuses” qui peuvent améliorer votre niveau d’anglais. Je vous donne un exemple. Il y a quelques temps, je lis un article de Paul Krugman dans le NYT qui s’intitule : Trump doesn’t give a dam. Pas mal d’entre vous à qui j’ai soumis cet article n’ont pas vu le jeu de mots. C’est dam, pas damn. Dam, c’est un barrage. Trump doesn’t give a dam, c’est un article sur le plan d’infrastructure de Donald Trump qui critique le fait qu’il se fiche des infrastructures. Voilà pour Dam. Où je l’ai appris, ce mot ? Eh bien, en jouant à Goldeneye, quand j’étais petit (Team Nintendo 64 forever). La première mission du jeu s’appelait “Dam”, et il fallait sauter d’un barrage. Voilà.
Je continue sur cet exemple pour vous montrer comment tout peut améliorer votre anglais. Si vous lisez la première phrase de ce même article : Trump doesn’t give a dam, or a bridge, or a road, or sewer system. Où j’ai appris le mot “sewer” ? “I am gunnery sergeant Hartman, your senior drill instructor. From now on, you’ll speak only when spoken to. The first and last word out of your filthy sewers will be sir”.
Merci à Stanley Kubrick, qui m’aura appris le mot “sewer” (et tout un tas de très belles insultes, que l’on vous déconseille très fortement d’utiliser à l’oral).
Et voilà comment des années après avoir vu passer ces deux mots, ils me sont utiles directement pour comprendre un article sur un sujet bien Sciences Po. De cette même manière, tous les mots que vous verrez même dans les formats les moins scolaires peuvent vous servir. Donc, que vous jouiez à Call of Duty, que vous suiviez des youtubeuses qui font du maquillage, on s’en bats les rouleaux, au moins, faites-le en anglais.
Notez du vocabulaire (et si possible, quelques jolis mots)
Notez le vocabulaire et les idiomatismes qui vous marquent, ou qui sont un peu jolis, ou qui peuvent être réutilisés. On ne vous conseille pas de tout noter (surtout pas), mais ce qui peut vous être utile. Exemple : le tout premier mot que j’avais noté dans une liste de vocabulaire, c’était panjandrum. Panjandrum, un mot peu utilisé qui veut dire “ponte, grand ponte”. Je l’avais croisé dans le premier article que j’avais lu en préparant Sciences Po, dans The Economist, ça parlait du parti démocrate, et il y avait “party panjandrums”, c’est à dire, les grands pontes, ou les barons ou les caciques du parti. A votre avis, qui a placé panjandrum dans son essay, à l’épreuve d’anglais ?
L’avantage, d’un joli mot comme celui-là, c’est que vous ne pouvez pas l’inventer, et le jury le sait. Donc quand vous placez un mot un peu stylé, le jury se dit : celle-là, ou celui-là, elle ou il a bossé. Donc, ce qu’on vous conseille, c’est, plutôt que de noter et apprendre tous les mots que vous ne connaissez pas (vous allez vous noyer), essayez de retenir quelques jolis mots, quelques formules qui montreront au jury que vous êtes pas là par hasard. Alors pas forcément panjandrum, parce qu’il est vraiment claqué au sol, mais, allez, je vous donne le deuxième que j’ai appris, dans ce même article : waning star. Waning, ça veut dire, qui perd de l’intensité. Waning star, c’est l’exact contraire de rising star, une “étoile montante”, (ça parlait toujours du parti démocrate). “Waning”, c’est pas un mot qu’on invente, et le jury le sait. Et vous voyez, 10 ans après, je les connais encore. Avantage non négligeable de placer un ou deux jolis mots à l’oral, c’est que ça efface vos fautes. Quand on voit passer un mot ou une formule qui claque un peu, en tant que jury, on se dit, bon, il y avait deux trois fautes, mais quand même, il ou elle s’est donné du mal. Et on a un regard plus doux envers le vieux gallicisme à deux balles que vous avez sorti dans la phrase d’avant. Vous comprenez ? Plutôt que d’éliminer 100% des fautes, faites vous une assurance-vie avec des jolis mots. N’allez pas en caser non plus à toutes les sauces, parce que ça va trop se voir et devenir vite pénible.
Pratiquez
Votre anglais à vous, il n’est plus en épreuve écrite, il est à l’oral. Pour ceux qui se préparent aux campus anglophones en tout cas. Donc, comme toujours: pratique, pratique, pratique. Trouvez-vous un binôme, et discutez, expliquez, débattez en anglais. Si vous avez un debating club dans votre lycée, allez-y, s’il y en a pas, trouvez-vous 2 3 copains, et créez-le ! Ou tout simplement, mettez-vous avec un copain et parlez anglais. Vous vous expliquez mutuellement ce qui s’est passé cette semaine dans l’actu. Hop, d’une pierre deux coups. Et si vous avez personne autour de vous qui veut parler anglais avec vous, vous avez même maintenant des applis qui vous permettent d’apprendre les langues en binôme avec des gens, c’est gratuit, vous donnez 1h par semaine pour apprendre le français à un angliche, et vous débattez avec lui pendant une heure en anglais, en échange. Il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions.
En tout cas, conseil, il n’y a qu’en pratiquant qu’on progresse, donc, lancez-vous, entraînez-vous à parler anglais, vous n’avez pas besoin d’y passer 20h par semaine, juste, une fois de temps en temps, ne perdez pas la main. L’importance c’est la régularité.
Voilà ce qu’on avait à vous dire sur l’anglais. Si on devait résumer : en parallèle de votre préparation au test genre TOEFL, suivez la presse, les médias, ou les talks shows un peu politiques, ou ce que vous voulez, anglophones. Et surtout pratiquez. En y prenant plaisir, c’est la clef pour retenir.
